Un livre : Sexus politicus

Publié le par psinfo

Mot de l'éditeur
Mitterrand, entre deux dossiers, consacrait beaucoup de temps à son harem. Chirac nommait ses favorites au gouvernement. Ses disparitions nocturnes entraînaient l'inévitable question de Bernadette : " Savez-vous où est mon mari ce soir ? " C'est ainsi : en France, sexe, amour et politique sont indissociables. Au XVIIIe siècle, la Maintenon et la Pompadour ont régné sur le coeur et la politique du roi. Aujourd'hui, presque rien n'a changé : le pouvoir reste obsédé par la conquête des femmes. Epouses, elles font partie des stratégies présidentielles ; maîtresses ou courtisanes, elles font parfois trembler l'Etat. La séduction est plus que jamais au coeur du système politique et de la course à l'Elysée. Pour la première fois, d'anciens Premiers ministres, des ministres passés ou en fonction, des conseillers et des hauts fonctionnaires évoquent ce sujet délicat en toute franchise. Rien n'y manque : ballets roses, espionnage, vendettas, pièges... Quant aux services de l'Etat, ils enquêtent sur les candidats. La bataille qui mènera à l'élection présidentielle de 2007 sera impitoyable.


Christophe Deloire et Christophe Dubois, journalistes au Point et au Parisien, sont les auteurs de l'enquête sabotée et du best-seller Les Islamistes sont déjà là.


Extrait du livre :

La liaison dangereuse de Chirac

Dans un coin de son appartement parisien avec vue imprenable sur le jardin du Luxembourg, elle ne suit l'actualité du couple Sarkozy qu'avec indifférence. Et pourtant, elle a failli faire basculer la carrière d'un futur président qui, pour elle, était sur le point de divorcer. C'était il y a trente ans. Cette femme charmante au regard noisette a gardé quelques poèmes signés de la main de «Jacques». Sur une étagère, elle conserve aussi le livre Belle du seigneur, offert par «François». Dans le chef-d'oeuvre d'Albert Cohen se mêlent la grandeur et le cynisme de l'amour. Dans les années soixante-dix, Chirac l'a aimée, Mitterrand l'a consolée. Le premier l'a séduite en alexandrins. Avec sa plume, le second l'a réconfortée. Assise dans son vaste salon, elle n'a ni remords ni regrets. Cette retraitée active, qui a huit ans de moins que le président de la République, se veut phi­losophe : «On guérit plus facilement des chagrins d'amour que des amitiés qui se rompent.» Entre-temps, elle a soigné ses blessures et réussi sa carrière. L'extraction rurale de cette fille grandie en province lui a permis de garder les pieds sur terre.
En 1974, sa petite histoire a rencontré la grande. En mai de cette année-là, les gaullistes doivent céder l'Elysée à un homme qu'ils n'aiment guère. Le président issu des urnes, Valéry Giscard d'Estaing, nomme Jacques Chirac à Matignon. À quarante et un ans, le nouveau Premier ministre, énarque élu de Corrèze, déborde d'ambition. Depuis ses débuts au Figaro, elle n'a encore jamais croisé son chemin. Cette journaliste piquante a plutôt fréquenté les cercles de gauche.

Publié dans Un livre....un jour

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